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Ali et Ramazan sont deux enfants. Ils sont orphelins. Ils se rencontrent dans la cour de pierre dans un orphelinat d’Istanbul. Ils tombent amoureux. Depuis leur naissance jusqu’à leurs dix-huit ans, quand ils se retrouvent à la rue. Du service militaire au manque d’emploi. Ali et Ramazan vivent et tentent de survivre dans cette ville qui leur est cruelle. Pas très longtemps. Ils meurent tragiquement. Tout ce qu’il nous reste de ces garçons, ce sont des coupures de journaux que Perihan Mağden ravive. À travers les pages de ce court roman, à coups de phrases brèves, de ponctuation déconcertante et d’émotion, sans jamais tomber dans le sentimentalisme, Mağden redonne vie à ces enfants de la page trois.
Et le génie de Perihan Mağden est de raconter ces vies, parfois trop courtes comme c’est le cas pour Ali et Ramazan, sans pathos ni utiliser de clichés. Perihan Mağden nous montre l’humain et non la victime. Elle ne veut pas que l’on pleure sur le sort de ces personnages, elle nous pousse à nous rappeler que nous sommes avant tout humains.
Photographie de Malik Earnest.