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Chez Hédi Cherchour […] tout est vu depuis un balcon de l’immeuble où se passent les drames.[…] Elle raconte ces existences qui l’entourent et fait une pause sur quelque tranche de vie salopée par l’existence moderne ; elle occasionne des ralentis sur un mouvement, une attitude d’un de ces pauvres hères que l’histoire a vite effacés. Elle capte des moments de grâce que personne n’a forcément vus. — Charles Pennequin
Ils jouent entre deux barres d’immeuble, ramassent des fruits l’été, trainent le long des parkings et des nationales. Parfois ils prennent la route jusqu’aux gorges de l’Ardèche, ou rentrent du travail dans l’ombre d’une centrale nucléaire, quand les aléas du quotidien ne les conduisent pas directement à la morgue. Ils sont chez eux et néanmoins ailleurs. Ils rêvent de lendemains plus doux. Ce sont les personnages d’Hédi Cherchour et leur vie les charrie de fièvres en fièvres. Dans ses Nouvelles de la ferraille et du vent, elle raconte l’émigration et l’exil, donne la parole aux anonymes et aux oubliés, dresse des portraits de femmes et d’hommes comme on lit rarement. Surtout, elle sait dépeindre les cités telles qu’elles sont : sans maquillage ni concession. Aussi tendres que cruels, souvent vus à hauteur d’enfants ou de passants, ces contes d’aujourd’hui, qui sont autant d’histoires où la violence, les désirs et les amours font rage, n’ont rien du fait divers : ils nous montrent qui nous sommes et appellent, pour nous sauver, toute la vivacité d’une langue qui témoigne, phrase après phrase, d’une forme de poésie la plus viscérale.